vendredi 8 mai 2009

Traduction de l'interview EBM

Interview de Marc van't Noordende par Euro Business Media. Marc van't Noordende est Directeur Général de THEOLIA depuis le 29 septembre 2008. Commentaires sur les résultats 2008 et les perspectives pour 2009.

EuroBusinessMedia (EBM) :
Theolia, un producteur européen d'électricité d'énergie éolienne, vient de faire son rapport financier pour 2008. J'accueille Marc van't Noordende, le PDG nouvellement nommé de Theolia. Quels sont vos commentaires sur vos résultats de l'année entière et, étant donné la taille significative de la perte nette pour l'année entière 2008, moins 244 millions de €, comment celà impacte la capacité du groupe de se redresser en 2009?

Marc van’t Noordende (MN) :
2008 a été une très mauvaise année pour la compagnie. Certaines des raisons et des causes étaient déjà anticipées en 2007. Nous avons commencé 2008 à peu près de la même façon que nous avons fini 2007, avec une stratégie de croissance externe très ambitieuse, alimentée par le produit des obligations convertibles levées avec un grand succès en 2007. Au milieu de l'année dernière, cela a créé beaucoup de confusion à l'annonce d'un changement de stratégie pour notre filiale allemande ; Le marché ne l'a pas très bien pris, parce qu'il n'a pas été appuyé par un plan de financement adéquat à cette nouvelle stratégie. Plus tard, l’annonce du changement de direction, conjugué à la pire crise financière depuis les 50 ou 60 dernières années, a ajouté de nouveau du trouble. Maintenant, avec le recul, il est très facile de dire que nous avons payé trop cher ces acquisitions. Il ne suffisait pas d’acquérir ces compagnies mais aussi nous préparer à les diriger et les intégrer. Revenons au présent. Les chiffes 2008 reflètent effectivement un certain nombre de pertes sèches de goodwill et une révision à la baisse de nos actifs en application des normes IFRS. Une portion très significative de la perte nette de €244 millions est issue d’évènements exceptionnels et accessoires comme ceux-là. Les actions combinées que nous avons prises dans le dernier quart de 2008 et dans le premier quart de cette année me rendent confiant. Nous serons capables de faire radicalement mieux en 2009.

EBM : Quelle est la situation actuelle de vos liquidités et quelle est l’avancée sur les ventes d’actifs que vous avez planifié ?

MN : la situation de nos liquidités reste encore très serrée. Comme lors de mes annonces au marché de novembre et de janvier, la situation n'a pas changé considérablement. Pourquoi ? Puisque la grande majorité du produit de ces désinvestissements n’ont pas été réglés simplement. Nous avons commencé un certain nombre de processus des ventes pour une capacité supérieure à plus de 200 MW d’actifs installés et de projets. Les processus sont très bien engagés, suivis par des professionnels expérimentés - les conseillers financiers - et ils sont dans chacun d’eux à des phases d'exécution différentes. Cela a beaucoup évolué par rapport à la situation des deux ou trois dernières années. Les investisseurs ont beaucoup plus de choix, ils prennent donc plus de temps pour évaluer, pour comparer et pour décider. Je vous confirme donc que la gestion des liquidités est aujourd'hui encore très serrée et devrait s'améliorer, de façon significative au fur et à mesure du reste de cette année.

EBM : Vous avez dit auparavant que vous exploriez d’autres options que la vente des actifs pour lever de l'argent, tel que la vente de parts minoritaires dans les projets individuels, par exemple. Avez vous d’autres solutions alternatives de lever de l'argent avec l’approbation du marché dans le contexte de l’environnement actuel ?

MN : la réponse courte est oui. Il y a beaucoup d'intérêt pour nos affaires et pour nos actifs. Pourquoi ? En, en dépit de la crise financière, du niveau et de l’évolution du cash flow, le profil de risque de nos projets n'a pas changé. Il y a un intérêt significatif du côté des industriels des « Utilities » qui ont hâte de développer leur base de production d'énergie renouvelable, mais aussi des investisseurs institutionnels, des fonds d'infrastructure, des fonds de pension et de bien d’autres qui attendent impatiemment et nous garantissent des facilités financières à long terme. Ainsi il y a beaucoup d'intérêt. Nous avons reçu des témoignages d’intérêts de la part d’investisseurs étrangers intéressés par la prise de position minoritaire dans des projets individuels, mais nous avons eu aussi reçu des témoignages d’intérêts pour notre capacité installée totale, tant en terme de prise de position minoritaire que de vente absolue. Donc nous évaluons actuellement laquelle des alternatives devant nous correspond à nos besoins le mieux et nous espérons être capables de prendre une décision dans les mois à venir.

EBM : que pouvez-vous nous dire aujourd'hui de la perspective pour votre pipeline de projet, en particulier, quels sont vos objectifs en terme de nouvelles capacités installées et du positionnement géographique ?

MN : Nous avons un portefeuille de projets très solide – plus de 2500 MW dans un grand nombre de pays. Plus de 70 % de ce pipeline se trouvent dans les pays européens avec des contrats de rachat électrique contractuels. En ce qui concerne votre question sur le futur de Théolia dans les deux ans, c'est une question plus difficile. Pourquoi ? Nous devons nous trouver un budget qui est auto financé, par les désinvestissements et la vente de projets et d'actifs dont nous avons parlé auparavant. Le timing des recettes est la partie la plus difficile à anticiper. Nous avons été assez conservateurs du point de vue des prix, mais il est très difficile de prévoir quand une telle vente sera réglée. Pour cela, nous avons conservé une flexibilité importante dans notre budget. Nous ferons plus si nous avons les moyens ; nous ferons moins si nous n'avons pas les moyens. C’est les raisons pour lesquelles je trouve difficile aujourd'hui de fournir des prévisions opérationnelles ou financières au marché.

EBM : Quelle est votre cible de cash flow pour 2009 ?

MN : Bien, la réponse est tout à fait semblable à la réponse sur la question précédente. Nous n'avons pas vraiment de cible de disponibilités. Bien, vous pouvez le dire différemment – nous avons un budget qui est autofinancé. Donc on peut pertinément affirmer que la cible ultime du cash flow variera selon ces mêmes disponibilités d’autofinancement.

EBM : Vous avez une obligation convertible considérable que vous avez mentionnée plus tôt et qui vient à la maturité en 2014. Étant donné la situation financière fine de la compagnie aujourd'hui, avez-vous déjà commencé à examiner des options différentes de refinancer votre obligation convertible ?

MN : c'est une très bonne question et un sujet important. Les marchés ont commencé à se rétablir, mais ce n’est en aucun cas un business comme les autres. Donc nous estimons qu'il est trop tôt pour négocier avec les banques du refinancement de notre obligation convertible. Nous y sommes attentifs et nous ferons des propositions dès que nous estimerons que le marché est prêt pour çelà.

EBM : les cours de l'action de la compagnie ont rebondi de façon significative ces derniers temps. Est ce seulement dû à du trading court terme ou de nouveaux investisseurs accumulent-ils des positions à long terme ? Si c'est le cas, connaissez-vous ces investisseurs ?

MN : Peut-être à court terme. Car si vous regardez Theolia, nous avons une capacité installée significative, avec des revenus contractualisés fermes à durée parfaitement déterminées en grande majorité. D'autre part, nous avons un gros pipeline de projets. Ces deux composantes n'ont pas été suffisamment reflétées au cours des derniers mois dans le cours de l'action. Pourquoi ? Très simple : si nous n'avons pas les moyens financiers d'investir dans notre pipeline, il est très difficile d'y attribuer une quelconque valeur. Les problèmes de liquidités à court terme auxquelles nous faisons face dépriment aussi le cours de l'action. Ainsi dès que nous sommes capables de démontrer que nous avons les moyens de repousser ces incertitudes derrière nous, je m'attends à ce que nous en trouvions un peu de reconnaissance par l’évolution du cours de l'action.

EBM : Et finalement, quelle est votre vision pour Theolia aujourd'hui ? Quel est votre niveau de confiance à faire tourner la compagnie dans le bon sens sens et à quelle échéance voyez vous ce retournement ?

MN : Nous sommes à mi chemin de l’élaboration de nos scénarios stratégiques et de modèles économiques. D’un coté, vous avez le choix Exploitation : vous construisez vos actifs et vous les gardez pour la production d'électricité. De l’autre, vous faites le choix du développement - vous développez et construisez vos actifs, les faites marcher quelques années pour démontrer leur viabilité et ensuite vous les revendez. Entre ces deux extrêmes, il y a un certain nombre de modèles hybrides avec, à chacun sa propre logique. Nous n'avons encore pris nos décisions, mais nous espérons le faire d’ici deux ou trois mois. Evidemment nous adapterons notre groupe selon le scénario choisi. Il sera présenté au marché et à nos investisseurs.


Sources : Eurobusinessmedia

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